Tante
aujourd’hui c’est ekadashi, vous savez, le onzième jour de la lune, et ma
belle-mère est veuve, elle ne doit pas manger de riz. J’ai pensé prendre du blé
concassé pour lui faire un pudding, et tant qu’à faire puisque je suis ici, je
vais prendre aussi un peu de vos methi, mon mari aime tant les methi paratha.
Pendant
qu’elle examine minutieusement les feuilles d’un vert aigre, j’observe son
visage. Sous les bords, là où le luisant s’est effacé, le sourire est affaissé.
Tous les soirs au retour de l’hôpital, il faut faire la cuisine, aplatir les
chapati brûlants dégoulinant de beurre, parce que sa belle-mère dit que la
nourriture sortie du frigidaire n’est bonne que pour les domestiques et les
chiens. Bouillir, frire, assaisonner, servir, essuyer pendant que tout le monde
reste assis et dit « c’est bon », même son mari parce qu’après tout
la cuisine n’est-elle pas le lieu où doit se tenir une femme ?
En
réponse à ma question elle dit « Oui, tante, c’est dur mais que faire ?
Après tout on doit prendre soin de ses
parents. Ca cause trop de problèmes à la maison quand je dis que je ne peux pas
tout faire. Mais parfois j’aimerai… »
Elle
se tait. Daksha sait que personne n’écoute au point qu’elle ne sait plus
comment parler. Et en son for intérieur, s’écrasant contre son palais, énorme
et muette, l’horreur de ce qu’elle voit tous les jours. Dans le service du
sida, ces jeunes, si jeunes hommes qui sont devenus légers comme des enfants
dans leurs corps dont les os s’effritent. Leur peau fragile marquée de
meurtrissures, leurs yeux immenses et patients.
Daksha,
voilà des grains de poivre noir à faire bouillir entiers et à boire en
décoction pour desserrer ta gorge, pour que tu apprennes à dire non, ce mot si
difficile à prononcer pour les femmes indiennes : « Non, et
maintenant, écoutez-moi. »
Et
Daksha, avant que tu t’en ailles, voici de l’amla pour donner de la résistance.
Amla que moi aussi je devrais prendre certains jours pour aider à porter la
douleur contre laquelle on ne peut rien, la douleur qui grossit lentement et
enfle comme un nuage de mousson et va finir, si tu n’y prends garde, par
obscurcir le soleil.
Chitra Barnejee DIVAKARUNI
La
maîtresse des épices.
Les parathas sont des pains plats indiens obtenus par « feuilletage » avec du ghee (beurre clarifié) et cuits à la poêle. Il comportent une quantité infinie de variations, je vous présente ici la version basique, nature, qui s’accommodera avec vos currys, raitas, chutneys…
Parathas (6 pcs)
- 125g de farine de blé (complète de préférence)
- 1 pincée de sel
- 2cc d’huile
- Eau tiède
- Ghee (beurre clarifié, acheté en épicerie indienneI). A défaut remplacez par de l’huile végétale.
- Mélanger la farine et le sel et ajoutez peu à peu de l’eau tiède pour former la pâte au fur et à mesure que vous la pétrissez. La quantité d’eau va dépendre de votre farine mais on va dire que pour 125g de farine, environ 100 à 150ml d’eau seront nécessaires. La texture de votre pâte doit être moyenne, elle ne doit pas être trop dure mais pas non plus coller aux doigts.
- Formez une boule et laissez reposer 20 min.
- Formez 6 boules de taille égale avec la pâte.
- Farinez votre plan de travail, et formez une « galette » circulaire avec chacune des boules de pâte, au rouleau à pâtisserie.
- Badigeonnez chaque cercle avec du ghee, puis repliez le en deux.
- Badigeonnez à nouveau avec du ghee les demi-cercles obtenus et repliez-les sur eux même. Vous obtiendrez des galettes pliées en éventail, c’est votre « feuilletage ».
- Reprenez chaque galette pliée en éventail, saupoudrez d’un peu de farine sans les déplier, et aplatissez-les à nouveau au rouleau à pâtisserie en les arrondissant. Vos parathas sont prêt à cuire.
- Huilez une poêle avec un pinceau ou un papier absorbant, faites-la chauffer et cuisez vos parathas un à ue. Quand des bulles commencent à apparaitre à la surface, retournez-les pour cuire l’autre côté. Aplatissez bien les côtés pour qu’ils cuisent uniformément avec une spatule.
- Servez chaud et immédiatement.
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