Quand j’ai goûté la première bouchée de ce
plat, j’ai eu cette sensation de totale harmonie. Et c’est pourtant un plat en
3 « temps » : des ravioles aux poireaux, un ragoût à la viande et aux pois chiches, et une sauce au yaourt et à la menthe, mais ces 3 éléments se
combinent à la perfection pour un résultat très savoureux.
Je ne suis pas une grande créatrice culinaire,
je ne sais pas marier les épinards avec les framboises, ni faire des émulsions
aux grains de poivre de Tasmanie. Je suis incapable de dresser une assiette qui
ressemble à un tableau. Ni même à une esquisse. Personne chez moi n’a jamais eu
l’impression de bouffer un Kandinsky. Si d’aventure, un soir de binge drinking, je passais le concours de sélection à
Masterchef, Fredéric Anton taclerait ma cuisine de « ménagère ». Je viens de la campagne, certes je n’en
ai pas gardé grand-chose mais j’aime les plats généreux et l’harmonie en
bouche.
La pire critique culinaire dans ma bouche ? « C’est
intéressant ». Pour moi ça veut dire improbable, assez dissonant, un
peu décousu, bref ça le fait pas vraiment, mais il y a l’air d’avoir tellement
de mois de réflexion et d’heures de travail derrière qu’il faut au moins reconnaître
l’effort. D’ailleurs, dans ces émissions télévisuelles on les voit les chefs, peiner à se renouveler pour les commentaires,
« c’est intéressant », « c’est osé », « y’a du
travail », « belle cuisson », « c’est équilibré », « y’a
de la recherche », … et puis de temps en temps
un ange passe, et après avoir récuré l'assiette sans mot dire, ils lèvent un regard ébahi
vers la caméra en bafouillant un « C’est très bon !! ».
Et bien ce plat afghan, prisé dans la région de
Kaboul, je l’ai trouvé très, très bon…
PS :La farce des raviolis en Afghanistan se fait
entièrement avec de la ciboule locale (gandana), maintenant vu la difficulté à
en trouver sous ma latitude, le poireau fait très bien l’affaire….)