C’est une madeleine de
Proust.
Quand je voyageais
régulièrement en Chine dans les années 2000, lors de certains banquets qui
s’apparentaient parfois plus des
bizutages qu’à des festins impériaux (même si la plupart du temps nous mangions
magnifiquement) je voyais arriver les rares desserts avec la bave aux lèvres.
Oh certes pas tous, l’hasma venait parfois clôturer péniblement la soirée, et
la plupart du temps en guise de mignardises on nous apportait… des quartiers de
pommes, à notre grand désespoir, alors que les rues regorgeaient d’étals de
fruits locaux magnifiques. Mais dans les restaurants servant aussi des dim sum,
on avait parfois la chance de tomber sur des coconut ou des mango puddings.
Rien de bien sophistiqué, et pourtant aucun dessert d’Hermé, Michalak ou
Conticini ne m’a jamais fait l’effet que me faisaient ces petites douceurs qui
venaient comme une bénédiction après le vin de serpent, les langues de canards
servies dans leur bec, ou les oeufs de cent ans.
On en trouvait aussi partout
dans les marchés ou les stands de street food à Hong-Kong, et ils nous
servaient souvent de pause-goûter accompagnés d’un jus frais de ces petites
mangues jaunes des Philippines (Carabao) à la douceur incomparable.