Comme moi, vous devez rendre les armes devant
une bonne carbonade flamande -je m’aperçois d’ailleurs, honte à moi, que je
n’ai pas encore posté ma recette- au pain d’épices et à la bière trappiste
pourtant réalisée et dégustée moultes fois.
Et bien aujourd’hui nous partons sous d’autres
latitudes puisque c’est une carbonade créole que je vous emmène goûter,
spécialité du nord-est de l’Argentine, du Chili et de la Bolivie. Son nom
viendrait du fait que ce plat, traditionnellement cuit dans un plat en terre sur
un feu de bois, devait mijoter jusqu’à carbonisation complète des bûches.
Maintenant, hormis l’emploi de viande de bœuf et cette cuisson lente et longue,
il n’a pas grand-chose d’autre en commun avec son homonyme belge.
Tout d’abord pas d’alcool dans cette
carbonade-là (oui, je sais, quel dommage hein ?), pas de pain d’épices non
plus évidemment, mais de la patate douce, bien sûr du maïs, nous sommes en
Amérique du Sud, des oreillons de pêches pour le goût sucré, et de la courge
dans la carapace de laquelle elle est généralement servie. (Je me suis épargné
cela, je n’ai ni tronçonneuse, ni biceps pour m’attaquer à l’ouverture et
l’évidage d’un potiron-ou marron-de 10Kg.)
Un petit bijou de plat du soir totalement
régressif (laissez-vous aller, il ne faut même pas mâcher !) qui
enchantera les enfants. Le secret ? La ciboule (cive ou civette), cette plante de la famille de l’oignon ou de la
ciboulette, très utilisée en Asie et dans les Caraïbes (l’oignon pays) et
difficile encore à trouver communément en France si ce n’est dans les épiceries
asiatiques.
L’épicerie asiatique la plus proche étant à 100
bornes, j’ai entrepris de faire des réserves de ciboule en l’achetant fraîche
en grosse quantité et en la congelant. D’abord en l’état (elle résiste
bien mais à tendance à se gorger d’eau,
ramollir et perdre du goût), pour finalement choisir de la ciseler et la
congeler dans des moules à muffins en silicone recouverte d’huile végétale neutre
et de qualité. Au bout de 24h de congélation on obtient de gros « glaçons »
de ciboule à l’huile qu’il vous suffira de jeter dans le wok pour faire votre
plat. Je trouve les saveurs ainsi beaucoup mieux préservées.
Evidemment, si vous n’avez pas de ciboule, vous
pourrez remplacer par un petit mélange d’échalotes revenues et de ciboulette.
Street food coréenne par excellence,
introuvable à 300 Km à la ronde de chez moi, j’ai dû donc me résoudre pour
regarder un K-drama dont chaque épisode inclut une thématique culinaire : Eating Existence (les connaisseuses
comprendront, pour les autres passez directement à la ligne suivante avant que
le rouge du drapeau des matins calmes n’échauffe mes joues cachées sous un
masque TonyMoly), à cuisiner moi-même des Tteokbokki.
C’est simple, vite fait à condition d’avoir les
ingrédients sous la main (heureusement maintenant avec internet on y arrive
facilement), et juste délicieux à condition bien sûr d’aimer… le piment : c’est
vraiment relevé !
Les tteok sont des « gâteaux » de riz,
ou plus exactement des bâtonnets de pâte de farine de riz, ronds, courts et
épais. N’ayant aucune épicerie coréenne à proximité je n’ai pas eu le courage
comme Macaronnette, de les confectionner moi-même et me suis rabattue sur leurs
cousins trouvés dans une épicerie chinoise : maigrelets, un peu carrés sur
les bords, et un peu plus durs, ils étaient moins goûteux que les tteok coréens,
mais ça a quand même fait l’affaire pour assouvir ma fringale !
Une petite balade sur la côte espagnole, entre
la Costa de Azahar et la Costa blanca, autrement dit Valence et Alicante suffit
à vous laisser penaud devant les cartes des restaurants qui proposent tour à
tour ou conjointement « arroces »
et « paellas». Les questions
posées aux serveurs n’apportent la plupart du temps que peu d’éclairage, à
savoir qu’ils vous diront probablement que la paella c’est Valence et les arroces
c’est Alicante, et encore pas toujours. Oui d’accord mais encore ?
Les deux plats ont bien évidemment le riz comme
ingrédient majeur et la paella (qui
est en fait le nom de cette grande poêle plate à poignées) comme récipient de
cuisson. S’il faut trouver une différence (et de façon très simpliste), la paella valencienne fait la part belle aux
légumes et au poissons/fruits de mer et arbore une belle couleur jaune due au
safran, alors que les arroces
alicantins sont rougeâtres, couleur due à la salmorreta (sauce à base de piment rond local, ail et tomate) dans
laquelle le riz se fait revenir.
Le riz est évidemment la base du plat . Le
riz de prédilection pour les paellas est le riz de Valence (Bomba, Bahia ou
Senia) ou Calasparra
de Murcia, des riz de grains moyens qui absorbent bien le bouillon en restant
moelleux.
Quelques adresses en ligne (non testées) pour vous
procurer ce riz : Les
grands d’Espagne, Sabor
de madre, La
Grande épicerie. A défaut un riz de grain moyen de camargue ou riz rond
comme le riz à risotto (arborio) mais dans ce cas je vous conseille de le rincer
2 fois avant cuisson pour bien enlever l’amidon.
Aujourd’hui je vous présente une recette de riz
un peu sucrée-salée et absolument délicieuse trouvée chez Mercado Calabajio, un superbe blog
espagnol tout en images.
Ce plat est à déconseiller à toutes les
personnes qui n’aiment pas la nourriture épicée. On est vraiment sur un plat
qui réchauffe les esprits et qui mélange du piment coréen avec … du piment
mexicain. Le genre de plat qui réconforte, la vraie « comfort food »
pour moi (beaucoup plus que des plats en sauce ou des fritures).
La recette est simple et très vite réalisée, ll
suffit d’avoir des piments dans son placard. J’ai utilisé ici des jalapeños en
bocal. Où ai-je trouvé des jalapeños en bocal me demanderez-vous ? Ben chez
Noz, tombée dessus par hasard ! Depuis le temps que j’en rêvais. Le jalapeño c’est
pour moi le piment parfait à « croquer », et à utiliser entier ou en
rondelles dans des plats, avec un goût « vert » très agréable. Il a
la force qu’il faut, juste moyenne, suffisamment pour qu’on le sente bien nous
réchauffer mais pas au point de faire le tour de la pièce en hurlant ni de vous
anesthésier complètement les lèvres à la 2e bouchée (entre 2500 et
10000 sur l’échelle de Scoville). Du coup j’ai acheté toute l’étagère.
Pour changer un peu de l’éternel pseudo-taboulé
des buffets d’été ou de la barquette-repas du midi, voici une version de salade
qui mélange allègrement le moyen et l’extrême orient, à savoir la semoule et
les parfums est-asiatiques de piment, sauce de poisson, menthe et gingembre. Le
résultat est une salade dépaysante, très fraîche et parfumée.
Quand j’ai goûté la première bouchée de ce
plat, j’ai eu cette sensation de totale harmonie. Et c’est pourtant un plat en
3 « temps » : des ravioles aux poireaux, un ragoût à la viande et aux pois chiches, et une sauce au yaourt et à la menthe, mais ces 3 éléments se
combinent à la perfection pour un résultat très savoureux.
Je ne suis pas une grande créatrice culinaire,
je ne sais pas marier les épinards avec les framboises, ni faire des émulsions
aux grains de poivre de Tasmanie. Je suis incapable de dresser une assiette qui
ressemble à un tableau. Ni même à une esquisse. Personne chez moi n’a jamais eu
l’impression de bouffer un Kandinsky. Si d’aventure, un soir de binge drinking, je passais le concours de sélection à
Masterchef, Fredéric Anton taclerait ma cuisine de « ménagère ». Je viens de la campagne, certes je n’en
ai pas gardé grand-chose mais j’aime les plats généreux et l’harmonie en
bouche.
La pire critique culinaire dans ma bouche ? « C’est
intéressant ». Pour moi ça veut dire improbable, assez dissonant, un
peu décousu, bref ça le fait pas vraiment, mais il y a l’air d’avoir tellement
de mois de réflexion et d’heures de travail derrière qu’il faut au moins reconnaître
l’effort. D’ailleurs, dans ces émissions télévisuelles on les voit les chefs, peiner à se renouveler pour les commentaires,
« c’est intéressant », « c’est osé », « y’a du
travail », « belle cuisson », « c’est équilibré », « y’a
de la recherche », … et puis de temps en temps
un ange passe, et après avoir récuré l'assiette sans mot dire, ils lèvent un regard ébahi
vers la caméra en bafouillant un « C’est très bon !! ».
Et bien ce plat afghan, prisé dans la région de
Kaboul, je l’ai trouvé très, très bon…
PS :La farce des raviolis en Afghanistan se fait
entièrement avec de la ciboule locale (gandana), maintenant vu la difficulté à
en trouver sous ma latitude, le poireau fait très bien l’affaire….)
Une idée pour charger des haricots-beurre ou
des haricots-vinaigrette : les assaisonner à la sauce chinoise, avec de l’ail
et cette extraordinaire sauce d’huitre qui sublime les légumes. C’est prêt en
un rien de temps et très savoureux !
L’Okonomiyaki est par
définition un plat d’assemblage dont vous ne trouverez évidemment pas deux
versions identiques. Ce plat, dans sa forme actuelle, a été créé dans les
années 30 au Japon, et se résume à une pâte à « crêpe » sur laquelle
on fait un empilage de garnitures et sauces variées. Deux versions principales
se tirent la bourre, la version d’Osaka où les ingrédients sont mélangés à la
pâte, et la version d’Hiroshima (ici présentée) où ils sont empilés en couches
au-dessus de ce fin pancake.
L’Okonomiyaki est un repas économique, fait
d’ingrédients simples et qui contient à lui seul la ration calorique
quotidienne d’un sumo Yokozuna. Après vous en être régalés, vous pourrez donc escalader
le mont Fuji en geta sans ravitaillement supplémentaire, quoique bien grande
est la probabilité que vous vous avachissiez mollement sur le futon le plus
proche.
La recette que je vous présente aujourd’hui, est
inspirée par Francis.
Je ne sais pas pourquoi, je ne vous sens pas
frémissants à l’idée de découvrir qui est ce nouvel éphèbe dans ma vie. OK, OK,
tous les Francis de votre connaissance ont l’âge de la retraite, je crains même
que certaines personnes de mon lectorat, probablement nées après l’effondrement
du bloc soviétique, ne connaissent aucun Francis du tout (premier moment de
solitude).
J’avoue. Mon Francis a les cheveux gris. Très
gris. Mais quels cheveux ! Alors là je défie toutes les beautistas qui me
suivent (deuxième moment de solitude) de trouver sur le marché un seul
après-shampoing gainant-densifiant- ultra volumateur dont l’efficacité puisse
rivaliser avec la spectaculaire tignasse soyeuse de mon Francis.
Et là je sens bien que vous êtes toutes en
train de me visualiser aux fourneaux avec un chanteur à cuissardes dont la
queue de cheval trempe dans le faitout !
Rappelez-donc fissa votre imagination
galopante, je vous présente Francis.
Francis est le seul caniche digne d’intérêt que
je connaisse (j’en ai eu 2 dans une vie antérieure, je sais de quoi je parle),
puisque Francis, avec une patience d’ange, un délicieux accent et son insolente
indéfrisable vous explique des tonnes de recettes japonaises sur Youtube. Voici
le lien de sa chaîne, si vous êtes à peine un chouia anglophone vous devriez y
découvrir des trésors. Je vous conseille d’ailleurs de visualiser la vidéo de
l’Okonomiyaki pour bien saisir le système de l’empilage (ne vous inquiétez
nullement, la première fois ça va de toute façon fatalement lamentablement s’effondrer !).
Pour la sauce Okonomi, vous en trouverez toute
prête en bouteille dans les épiceries japonaises, mais je vous indique bien sûr
une recette pour la faire vous-même (qui habite à côté d’une épicerie japonaise,
hein ?)